Très cher,
Je dois t’avouer que finalement ce nouveau confinement est une occasion rêvée pour moi.
En entendant le président français mercredi soir, j’ai d’abord pensé : « oh purée ! … mais bon, si c’est pour notre bien ». Au bout de quelques minutes à peine, cela ne me faisait déjà ni chaud ni froid.
Et je peux te dire que je n’ai pas réfléchi deux heures, j’ai pris ma mini-valise et je n’y ai pas mis grand-chose, juste le strict nécessaire car tout le reste m’attend là-bas, chez moi : sous-vêtements, sandales, quelques hauts légers, ma brosse à dents et ma pâte dentifrice… Et je n’ai pas attendu qu’on m’accompagne, cette fois je pars seule pour 2 mois de confinement et je vais retrouver ceux que j’aime.
En route pour l’aéroport, direction notre première escale à Paris et comme le docteur m’a fortement dopée, je somnole déjà et c’est parti. Dans l’avion, je me love dans mon fauteuil, 6h de sommeil profond pour enfin débarquer sur le tarmac de Cotonou.
T’ai-je déjà parlé de Cotonou, ma ville ? Est-ce que tu connais ? C’est la plus grande ville et la capitale de mon pays que j’aime tant, le Bénin.
A l’aéroport, tout le monde m’attend, réparti dans les voitures : mon père, ma mère, mon frère, ma cousine, quel bonheur, ces retrouvailles !
Nous traversons la ville que je retrouve après 3 ans d’absence, direction le quartier Zogbo.
La maison familiale « Antonin GANMAVO AKPINKOU » est là, elle m’attend et m’ouvre ses bras familiers. Rien n’a changé, la terrasse, le citronnier, les 2 étages, ma chambre spacieuse et le toit terrasse où il nous arrive souvent de nous retrouver pour causer sur la dalle, le soir.
Ma belle-sœur m’attend elle aussi avec ses enfants. Je vais enfin faire la connaissance de mes neveux et nièces que je ne connais pas !
Et comme rien n’a changé, je retrouve aussi notre fidèle aide de maison, qui travaille dur aux côtés de ma maman pour faire tourner tout ça.
Pour mes premières 24 heures, la vie béninoise a repris son cours. Il fait chaud, 35 à 40° degrés chaque jour.
Au réveil, j’ai pris ma douche, j’ai reçu des coups de téléphone des uns et des autres, puis j’ai pris le petit déjeuner. J’ai passé beaucoup de temps pour discuter avec mon entourage et regarder les chaînes télévisées nationales. Ensuite, j’ai joué avec mes neveux et ma nièce. Mais le temps sonnait déjà 11h, et avec plaisir, j’ai aidé ma mère à la cuisine pour le déjeuner. Je retrouve les aliments familiers de tous les jours : la semoule frappée (maïs moulu dont on fait une pâte dure) accompagnée d’une sauce tomate, de la pâte rouge, du poisson (de la carpe), du riz, des pâtes, de la farine et des feuilles de manioc.
Nous avons préparé de l’igname pilé à la sauce d’arachide avec du poisson et du fromage. Nous sommes passés tous à table pour déjeuner.
Après est venue l’heure de la sieste et j’en ai profité. En fin d’après-midi, nous sommes partis en ballade, en famille et en voiture, vers le stade de l’Amitié pour voir ce qui s’y passait (sport, foot, concert, spectacle, …)
De retour au soir vers 18h30, nous avons cuisiné et dîné. Nous avons poursuivi tous ensemble en commentant le journal télévisé. Puis chacun est passé au lit.
Quel bonheur, quel plaisir !