La culture des soins palliatifs irrigue depuis plus de vingt-cinq ans la sphère médicale. Les progrès accomplis ont été significatifs quant à la dispensation d’une certaine éthique du prendre soin grâce à l’engagement de professionnels de plus en plus formés.
L’approche plus humanisée de ce douloureux temps de la perte d’autonomie et de la fin de vie qui s’annonce a trouvé également un écho favorable auprès de personnes issues du champ social et auprès d’un riche vivier de bénévoles.
L’expérience acquise à la Maison de Gardanne, dans nos prises en charge auprès des patients les plus fragilisés a mis en évidence un manque dans le dispositif sanitaire actuel. En effet, les progrès médicaux considérables, ont contribué depuis plus de trente ans à repousser la maladie. La mort elle-même se voit parfois mise, un temps, à distance, au prix dans certaines situations d’un autre type d’enfermement et d’isolement : physique, psychique, social et familial.
Le « long mourir » devient alors un véritable mal de vivre. Le milieu hospitalier n’est plus la réponse.
Les centres de soins palliatifs et de soins de suites ne peuvent absorber cette demande inappropriée à leurs missions sur le long terme. Le nomadisme institutionnel s’installe …
Aujourd’hui notre expertise dans le tissu sanitaire local est reconnue. Depuis près de vingt ans nous médiatisons ce savoir-faire avec tous nos partenaires institutionnels habituels. Nous tentons de diffuser cette culture palliative qui ne fait que réinscrire le « prendre soin » au cœur de la prise en charge des personnes les plus malades.
Ce lieu s’adresse aux personnes de moins de 60 ans et permet une prise en charge médicalisée autour des besoins fondamentaux du patient et de son entourage. L’établissement accueille en priorité des malades atteints de cancer, de maladies neurologiques et de maladies infectieuses (SIDA). Il offre un environnement adapté à ces pathologies et aux handicaps qui en découlent. Il est mis en place un projet de vie autour d’activités artistiques et de soins de confort.
Cet établissement a une capacité d’accueil de 14 personnes, afin de garder la dimension humaine nécessaire. Nous pensons qu’il répond à un besoin objectivé par tous les acteurs des soins palliatifs qui sont de plus en plus confrontés à cette problématique du « long mourir ».
Nous nous devions de répondre à ce besoin en pensant la création d’un lieu totalement innovant et donc pilote qui sera regardé avec attention par les tutelles sanitaires comme source d’inspiration à la création d’autres structures de même vocation. Organisée comme un lieu de vie et non comme une structure hospitalière, cette « Villa Izoï » est avant tout un lieu de résidence où la solidarité et le prendre soin de l’autre sont au cœur du projet.